Publié dans Histoire, YouTube

Les histoires du Barbu #5

L’histoire de cette semaine: Heureux comme Robbie

Mes contes directement où ils ont pris leurs essences. Disponible aussi sur ma chaîne YouTube, Chaque jeudi à 19h!



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Publié dans ANECDOTE, BASEBALL, Histoire, souvenir

Thank you Mister McDonald

Les Américains aiment le baseball comme on aime son père et sa mère! Le baseball est comme un membre de la famille! Un petit Américain apprend souvent à frapper et attraper des balles avant d’écrire! Pour les amoureux de l’histoire, le baseball est une mine d’or. Le baseball est une tradition qui remonte à aussi loin qu’Abraham Lincoln. Laissez-moi vous raconter l’histoire d’un petit Américain qui apprit le baseball avant l’arithmétique.

Voici l’histoire de mon ancien collègue de travail Ronald « Ron » Nathaniel, le plus québécois des Américains que je connaisse.
Quelque part au New Jersey, en 1954…

Un vieux monsieur et une vieille madame habitent à coté des parents de Ron. Leur rêve était de fonder une famille, mais comme la vie n’a pas de système de justice, ces vieilles personnes n’ont jamais eu d’enfants.

Un jour que Ron est dans sa cour à jouer avec ses p’tits soldats verts en plastique avec les pieds toujours fondus, il voit un drôle de vieux monsieur avec un chandail de baseball des Indians de Cleveland s’avancer vers lui.
Ron, du haut de ses quatre ans, pensait que le monsieur était un joueur de baseball qui avait perdu son chemin, mais en fait, c’était un concierge presqu’à la retraite. Il invitait le p’tit Ron à frapper des balles dans sa cour, avec l’approbation de sa mère bien sûr!

Le vieux monsieur mit un bâton de plastique (waffle) dans les mains de Ron et l’installa face à une plaque imaginaire. Lui, le vieux concierge, sortit de sa poche une balle de baseball en plastique et commença à la lancer à Ron, qui fendait l’air à tout coup. Pendant cette première pratique avec son voisin, Ron ne frappa pas la balle une fois… une heure à « swinguer » dans le vide, ça épuise un p’tit monstre!


Après leur deuxième séance de « swignage » dans le vide, Ron est parti chez eux en pleurant. Comme Ron a une tête dur, il est revenu le lendemain avec l’intention de frapper cette maudite balle l’autre bord de la clôture. Encore une fois, comme un mauvais film de série B, Ron est reparti chez lui avec le bâton sur son épaule et le sentiment qu’il ne frapperait jamais cette balle!

Le vieux bonhomme était du genre patient. Il a attendu toute sa vie après des enfants qu’il n’a jamais eus, et Ron est du genre têtu. Un mix parfait pour un p’tit gars qui n’a pas touché la balle pendant la moitié de l’été 1954…
Pendant une belle journée du début du mois d’août, le genre de journée dont on se souvient toute sa vie, Ron est allé frapper des balles chez son vieux voisin, c’est-à-dire qu’il est allé fendre l’air chez son voisin. Le miracle se produisit. Qui a dit que les miracles n’existaient pas? Bande d’incultes!


Ron se réinstalla près du marbre, comme mille fois auparavant. Il y avait un-je-ne-sais quoi dans l’air de Jersey cet après-midi là! Le vieux lançait la balle une autre fois, encore une fois et le bâton du petit Ronald « Ron » Nathaniel fit par magie contact avec la balle. Le genre de magie dont tu te souviens toute ta vie, le genre de magie que tu racontes les yeux dans l’eau à ton collègue de travail un banal mercredi après-midi, dans un entrepôt de Montréal! Le genre de magie qui donne des frissons 50 ans plus tard, c’est dans mon livre à moi plus fort qu’Houdini!

Pour le reste de l’été, Ron s’est transformé en « SLUGGER ». Il est devenu un furieux partisan de Cleveland et de Bob Feller!  

Aujourd’hui encore, à 60ans!

Chaque fois que Ron foule un terrain de balle pour jouer au softball, balle donnée ou au baseball, quand il dépose un pied sur un terrain de balle pour jouer, il ferme les yeux, fait un signe de croix et remercie son bon vieux voisin du New Jersey en disant…

Thank you Mister McDonald!!! 

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Publié dans ANECDOTE, BASEBALL, Voyage

Heureux qui comme Robbie

Robbie aime le silence, la Michelob Ultra, les Phillies, sa femme Marlyne, Hank Williams et le silence.

Robbie a 60 ans cette année, il compte les dodos qui lui restent avant la retraite. Il était mon voisin de chambre de motel à Wildwood lors de notre semaine de vacances en famille. À chaque matin, nous nous retrouvions au  Coffee Shop. Moi j’allais chercher du café pour moi et ma blonde et lui de même.
Robbie: Good morning Pat!
Patrick: Good morning Sir!
Robbie: Life is good with you?
Patrick: Yep! What about you old man?
Robbie: Nice and easy.
C’était notre conversation vers 8:30 en avant-midi chaque matin! Après, Robbie allait s’enfermait dans son silence.
L’après-midi, il écoutait ses Phillies sur une petite radio transistor avec sa femme. Un après-midi,  je me suis assis avec lui pour écouter ses Phillies contre les Mets. Nous avons échangé quelques silences durant la partie. À la 7e manche, le gros Duda des Mets a assommé les Phillies et Robbie avec un circuit.
Robbie: Fuck! Fuck! Fuck! Damn Phillies! Enough!
Il ferma la radio d’un coup sec. Puis il s’ensuivit un long silence. Pendant ce temps là Marlyne fumait une ixième Marlboro en jouant au poker sur son iPad!
Moi: Hey Robbie, si tu avais la chance, avec qui tu aimerais lancer la balle chez les Phillies?
Robbie: …
Moi: Tu as le droit de choisir dans les joueurs du passé aussi! Pis tu peux pas prendre Mike Schmidt, c’est un 3e but…
Robbie: Aucun. Je choisirais de lancer avec mon père. J’ai pas assez lancé avec mon père.
Marlyne a arrêté de fixer son iPad. Le silence envahit soudainement le nord de Wildwood et embaume le ciel au-dessus de nos têtes. Le silence s’est étendu jusqu’en Pennsylvanie et peut-être même dans tout l’état du Maryland. Robbie a les yeux plein d’eau et prend une bonne gorgée de Michelob Ultra! Notre malaise mutuel était à couper au couteau!
Robbie: Mon père adorait les Phillies. J’ai été voir deux games avec lui avant qu’il meurt, j’avais 6 ans. Je m’en souviens comme si c’était hier. Mon père est mort au Vietnam. La vie est fragile Pat! Life is a bitch! J’ai jamais oublié, jamais.
Moi: Désolé pour la question!
Robbie: Désolé pour la réponse.
Qu’il dit en riant. Nous rions à gorge déployée pour ne pas pleurer, j’imagine. Nos rires sont aussi jaunes que le soleil de Wildwood et aussi faux que les seins de mon autre voisine de palier et ce n’est pas peu dire.
Nos chemins ont continué de se croiser le matin au Coffee Shop! Et pour une dernière fois le matin de mon départ…
Robbie: Hey Pat! Bonne route! J’voulais te dire, je t’ai regardé toute la semaine agir avec tes deux enfants pis tu es un fucking good father, fucking good. Damn good. OK? 

Dit-il en mettant son gros doigt d’électricien dans le creux  de mon épaule.
Moi: Quand je vais retourner chez-nous pis que je vais lancer la balle avec mes enfants, je vais avoir une pensée pour toi old man! Thanks Robbie.

Et à mon tour, j’écrase mon petit doigt de presque fée dans son épaule de vieux électricien.
Robbie: Mon autre choix ç’aurait été de lancer avec toi, Pat!
Nous nous sommes regardés. Nous avons couru comme des enfants dans nos chars respectifs et sorti nos mites pour se lancer quelques hardballs au beau milieu de la Ocean Avenue comme deux enfants de 6 ans. Et tout ça 10 minutes avant notre départ.
Le ciel de North Wildwood était d’un bleu carte postale, il faisait contraste avec le bonheur d’un partisan des Phillies et des Expos.
Nice and easy old man!

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