Publié dans ANECDOTE, Radio, souvenir

Transistor

480 RUE FILION à Lachute, au cœur du P’tit Canada, il y avait une émission de radio quotidienne! Plutôt du style talk radio, définitivement AM! Un jeune garçon Tourette, amateur de sports, de films, de documentaires, de théâtre, d’improvisation et de jeux vidéo entrait en ondes sur le bord de sa fenêtre à chaque jour de l’été!

Il avait des 33 tours, des 45 tours et même, des 78 tours. Je parlais de l’actualité du moment et donnait son opinion sur ce qu’il avait vu la veille. Mini moi faisait la Genèse de La Jasette du Barbu, sans le savoir!

J’ai toujours aimé la radio, surtout la radio AM. Mes souvenirs remontent à ma petite radio transistor avec laquelle je pouvais écouter les games des Yankees de New York ou des Red Sox de Boston une fois le soleil couché! Les ondes AM circulent très bien le soir! Le son n’était pas parfait, bien sûr. On entendait toujours un petit sifflement, non-stop, comme si vous faisiez de l’acouphène. Mais ceci faisait partie du folklore du AM, c’était dans son ADN.

Mes soirs d’insomnie, Fabi la nuit m’a accompagné longtemps! Et quand je voulais rire un peu, j’écoutais les reprises de Roger Drolet à CKVL.

Quand mon père revenait des danseuses, je pouvais aller m’enfermer dans mon petit monde à moi. Je pouvais écouter Gariépy dans le tapis. J’étais ce que je voulais, je n’étais plus ce garçon malhabile, anxieux, sans confiance, sans ami. J’écoutais les tounes que le DJ spinnait en ondes comme un mantra! J’aimais le son des voix feutrées, j’aimais les jingles d’intro.

Et comme une révélation, vers l’âge de 13 ou 14 ans, je suis tombé sur Ron Fournier, à CJMS, avec son show qui s’appelait C’est officiel! J’ai tellement écouté ce show! Tellement, que j’ai usé mon  plaisir à l’écouter. Il m’arrivait aussi d’écouter Gilles Proulx et de ne pas toujours comprendre, mais de trouver ça mauditement drôle. “La police boum boum boum boum”.

En fait, la radio m’a accompagné dans toutes les phases de ma vie.

Je me souviens de l’époque du début d’internet avec Radio réveil, un site et forum de discussion qui par la suite est devenu radioego!

Je me souviens d’un noël seul au monde, en 1995. J’avais 22 ans, j’étais mélangé comme une poignée de clous. Je me souviens d’avoir écouté à CKAC le Noël au camp de Tex Lecor et d’avoir pleuré comme un veau. Seul dans mon 1 et demi sur la rue Argenteuil avec moi-même, mes mots et la radio.

Dans mes plus lointains souvenirs, je vois ma vieille mère, assise à la table de la cuisine, en train d’écouter CJLA, la radio de Lachute! J’ai souvenir de la voir rouler ses cigarettes et de taper du pied. J’ai souvenir de la chanson Double vie, de Richard Séguin. J’aimais écouter l’animateur en onde faire son choix de tounes même si c’était hyper kétaine!

Et puis un jour, j’ai eu la chance de faire des chroniques radio au 91,9 Sports avec Jean-Charles Lajoie. Je me souviens de la première chronique pré-enregistrée que j’écoutais en direct le soir même. J’ai pleuré de joie dans mon salon comme un veau devant mon ex-conjointe et mes enfants.

Par la suite, j’ai eu l’honneur de participer à l’émission de Marie-Louise Arsenault dans la bâtisse de Radio-Canada! J’avais les yeux gros comme des trente sous, les même trente sous qu’on avait dans le P’tit Canada! J’étais invité au cœur de l’institution, moi le p’tit gars de la rue Filion qui faisait de la radio à la fenêtre de sa chambre.

Par la suite, j’ai été reçu pendant le Montréal en lumières à la Place des arts, plus précisément au salon Urbain, encore pour l’émission de Marie-Louise Arsenault. Je jouais à la radio comme dans le temps mais là, pour le vrai.

Aujourd’hui, je suis toujours un fan de radio. Mon écoute, par contre, a changé. Je n’ai plus de radio transistor. Je l’écoute dans mon auto, par mon téléphone ou mon laptop! Maintenant, à la radio traditionnelle, j’aime écouter CHOM,  le 91.9 Sports et Simplement Dupont, que j’écoute en podcast!

Pour moi, le podcast a remplacé la radio en quelque sorte. C’est l’évolution, j’imagine! Et ma musique, je la spinne moi-même sur Spotify! Même si j’aime la musique francophone, avec ces nouvelles plateformes, je n’ai plus besoin d’endurer le 65% de quota de musique francophone. J’écoute ce que je veux, je ne suis pas un habitant de la Corée du Nord. J’ai mon fix de talk radio avec le podcast aussi, mais cette fois sans sifflement et fioriture.

Quand tu écoutes ou regardes La Jasette du Barbu, tu as là un petit gars qui réalise son rêve, de podcast en podcast, de balado en balado!

J’ai l’impression que je vais écrire et faire mon podcast jusqu’à mon dernier souffle.

Sinon, ma vie n’aura pas eu de sens, à mon sens.


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Publié dans Histoire, Hockey, Lachute, souvenir

La vieille grange

C’est vendredi soir sur la rue Hamford! Le stationnement de la vieille aréna (La grange) est rempli au bouchon. Il fait froid mais moins que dans l’aréna de Brownsburg.

Comme j’ai pas encore 12 ans, je n’ai pas besoin de payer à l’entrée, je vais dépenser mon argent en pétaque frite et en moitié/moitié! Nous sommes quelque part dans les années 80 en plein cœur du tournoi Midget de Lachute!

L’équipe de ma ville à l’époque portait les couleurs des Rangers de New York. Notre grosse équipe jouait dans le CC. Dans le temps pour moi, ils étaient aussi important que pouvait l’être le Canadiens de Montréal même si je savais bien que les meilleurs de la région jouaient avec Les Sélect du Nord.

Le parfum de l’aréna, l’odeur de la cafétéria qui vous suit par la suite jusqu’à la maison.Le bruit des lames de patin qui s’enfoncent dans la glace. Les spectateurs qui réinvente le hockey en criant ‘’Shooooooot’’! La dame des moitiés/moitié qui s’arrachent les poumons à crier moitié/moitié!! Les adolescentes qui espèrent tomber en amour avec un des joueurs sur la glace comme ses filles qui aiment les musiciens!

Un aréna vide c’est vide comme l’ancien forum! Il n’y a rien de mythique. Ce qui la rend mythique c’est les joueurs sur la glace, les estrades pleines et le DJ qui pousse sur le volume du son au boutte! L’esprit d’équipe qui se forme de victoire en défaite ainsi de suite.

Au-delà du hockey pendant le tournoi, il y avait la poutine d’aréna! La sacro-sainte poutine d’aréna, celle avec ses frites congelés, sa sauce en canne et son fromage râpé!

Dans les estrades ça jasait du Canadiens pis des Nordiques une fois rentrée jusqu’à la sortie! Moi j’étais souvent seul pour aller voir les games. Alors j’aimais écouter les conversations. La faune d’aréna est très particulière. C’est une micro société en soi!

J’avais mon étampe sur le bras, ma poutine d’aréna, mon coke flatte et mes moitié/moitié, les games pouvaient commencer! Je me souviens pas avoir été plus heureux dans ma vie qu’à ce moment-là! Regarder le zamboni laver la glace comme un mantra! Hué avec plaisir les arbitres, se mettre chum  avec le monde autour de soi!

Il y avait un-je-ne-sais-quoi de mythique dans la veille aréna! Ce soir-là le nouveau Maire de notre ville Kenneth Bellingham était venu faire la mise au jeu protocolaire!

C’était à l’époque que Kevin Lowe faisait le tour de la rue principale en décapotable avec la coupe Stanley à toutes les années! Nous avions une ligne directe avec Les Oilers Edmonton! C’est comme si nous étions nous aussi champions en quelque sorte!

Je me sens privilégié d’avoir vécu la dynastie des Oilers de si prêt! Une belle époque comme on dit. J’ai souvenirs de la saison de 92 buts de Gretzky, j’ai souvenir de ses 50 buts en 39 matchs! Il y avait dans l’aréna autant de t-shirts de Gretzky que ceux du Canadiens!

Dans ce temps-là nos midgets portaient la barbe, en tout cas dans mes souvenirs ils étaient gros et grands. On regardait les parties mais on attendait surtout celle de notre club, à l’époque il était commandité par Thundercraft!

Pis à l’un des tournois j’ai rencontré Sonia, il faut prononcer le ‘’a’’ de son nom délicatement sinon ça devient vulgaire! Elle avait toute à la bonne place comme on disait dans le temps! Son cousin jouait pour Lachute et moi j’étais perdu dans ses yeux. Aucun désir de poutine d’aréna, de moitié/moitié, de victoire, de coca-cola flatte.

J’avais à peine 12 ans et elle aussi.

J’arrivais sur la rue Hamford tous ‘’trempe à lavette’’, j’avais marcher seul dans une tempête de neige du p’tit Canada jusqu’à l’aréna. Un bon 5 km ! Qui m’attendait à la porte de la vieille grange? Sonia avec un ‘’a’’ prononcé délicatement! Mon cœur voulait littéralement sortir de ma poitrine, j’avais déjà oublié les 5 km de marche dans la grosse neige et le vent! Sonia me faisait perdre la mémoire!

Et quand on s’est assis pour regarder les games, Sonia m’a tenu la main. J’ai emmitouflé la sienne dans la mienne. Le bonheur était collé avec nous deux côte à côte! La bombe qui a fait éclater Hiroshima pourrait bien tomber à mes pieds que j’en aurais eu pas conscience! Entre deux parties, Sonia me propose d’aller sous les estrades. À ce moment-là, pour être vraiment honnête j’ai perdu le score! 3-2 je pense mais pour qui?

Parmi les verre vide de bière en plastique, les sac de chips, les verre de coca-cola, sous les estrades nous avons réinventé la beauté! Elle a déposé ses lèvres sur mes lèvres pendant que le DJ faisait ‘’spinner’’ Living like a prayer de Bon Jovi! Nous nous sommes embrassés pendant 3 parties. Et je suis repartie avec mon petit bonheur comme celui de Félix Leclerc vers le petit Canada dans la noirceur en pleine tempête de neige, le cœur léger!

Sonia 1-0

*Je dédie ce texte à Dudur, l’équipe de 1985, Mr. Petit propriétaire de Thundercraft et commanditaire de l’équipe à l’époque et la belle Sonia!


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