Publié dans Conte, Histoire, Lachute, NOUVELLE LITTÉRAIRE

Le squelette d’Argenteuil

Le 15 décembre 1888, on pouvait lire noir sur blanc, dans le journal anglais Independent, que M. James Wilson, fondateur de la papeterie J.C. Wilson Mills Ltd. aurait aperçu un squelette danser aux abords du bois à McKenzie !


À l’époque, il y avait environ 650 habitants dans ce petit village du comté d’Argenteuil. Lachute était plutôt paisible, elle voyait grand avec l’arrivée de sa nouvelle gare ! C’était l’espoir de voir son village devenir une ville et peut-être même une plaque tournante pour l’économie.

Certains soirs de pleine lune, on pouvait entendre des os claquer dans la clairière du bois à McKenzie, juste l’autre bord de la rivière du Nord. Certains disaient que c’étaient plutôt des arbres qui tombaient sur d’autres arbres à cause du fort vent. Le vent dans le comté d’Argenteuil n’a jamais écorné les beu, mais il déracine les arbres, à ce qu’on raconte. C’était la façon la plus logique pour expliquer le phénomène et surtout, pour aider les enfants à dormir malgré la peur qui les envahissait.


Par ailleurs, les bûcherons ne voulaient jamais aller travailler dans le bois à McKenzie. Ils préféraient aller bûcher à Kilmar ou choisissaient même de monter aussi loin que Mont-Laurier. Dans les camps de bûcherons à travers le haut et le bas Canada, il était reconnu qu’il ne fallait pas accepter des contrats pour travailler dans la forêt à McKenzie, dans le coin de Lachute.


On rapporte aussi que Messieurs Félix Hamelin et Thomas Ayers, les fondateurs de Ayers ltée, auraient commandé des recherches privées pour comprendre le phénomène et possiblement le régler ! C’était le talk of the town pendant un maudit bon moment ! Il y avait même une rumeur, dans les cours d’école, qui disait que si tu te fermais les yeux à la noirceur devant un miroir et que tu disais lentement trois fois « le squelette à McKenzie », il apparaissait derrière toi, éclairé comme une aurore boréale ! Malheureusement, je ne peux pas confirmer cette rumeur, car aucun enfant n’a eu le courage d’essayer.


Le squelette, à ce qu’on raconte, serait les restants de Bagot Durocher…
Bagot Durocher était un homme bon et simple. Il travaillait à l’usine Ayers, sur les machines à laine. Il avait une femme qu’il aimait plus que sa propre personne. Lui et sa femme avait aussi un enfant. Juste un, ce qui était très rare à l’époque. Sa femme avait eu des complications à l’accouchement du petit Fernand et depuis, elle ne pouvait plus enfanter. Heureusement, le petit Fernand était en pleine santé ! Une petite tornade dans la chaumière des Durocher.


De bonne heure dans le petit matin, Bagot allait en plus livrer de la glace en charrette. Un métier difficile, mais noble. Bagot était un homme de peu de mots, qui mettait ses babines au même rythme que ses bottines. Ce n’était pas l’époque du « je, me, moi » . Dans ce temps-là, on se retroussait les manches jusqu’au coude pis on fabriquait de l’huile à bras. Les nuits étaient courtes au pays des Durocher, comme pour tout le monde.


À l’automne, c’était le temps de la chasse, dans le bois à McKenzie.
La chasse dans les profondeurs de cette forêt sans fin. Si ma mémoire du folklore canadien-français est bonne, l’histoire se passe en 1875 très exactement, un automne dru, à ce que l’almanach de l’époque racontait. Un automne pour le monde fait fort avec des tempêtes de grêle, des vents à déraciner des bouleaux et la neige qui s’était installée avant la mi-octobre. Pays de misère au fin fond d’Argenteuil.


Pour la première fois, Bagot pouvait amener Fernand avec lui à la chasse ; un moment important dans la vie d’un père et d’un fils ! Par la suite, ils sont partis le matin vers 4 h avec leur tente pour veiller les bêtes une couple de jours, des sandwiches pis un gros paquet de bonheur. Bagot avait aussi son gros couteau bin affilé pour l’occasion et un fusil double à broche. Les ours noirs du coin n’avaient qu’à bien se tenir.


Après trois jours, rien à l’horizon. Comme si les ours s’étaient parlé. Comme si les ours avaient eu un meeting d’avant chasse. Fernand n’était jamais trop loin de Bagot, mais, comme Fernand n’avait que dix ans, il s’était aventuré un peu trop près de la rivière du Nord. L’histoire du Squelette raconte que le petit Fernand aurait été emporté par les eaux de la rivière. Malgré sa grande beauté ancestrale, la rivière du Nord est sans âme, sans pitié. Elle prend tout, même les pauvres petits enfants, et les emporte en son centre, à ce qu’on raconte. Aller dans ses profondeurs, je suis persuadé qu’on ferait un maudit saut ! Il y a des secrets là-dedans à fendre un cœur en deux.
Quand Bagot s’est aperçu que Fernand n’était plus avec lui, il était déjà trop tard.

Ensuite, la nuit était proche. Il a crié à ne plus avoir de poumons. Son cœur voulait éclater dans sa poitrine. Il a cherché et cherché durant toute la nuit comme un fou. Les corbeaux, aux quatre coins de la forêt, le suivaient partout. Les écureuils, les mouffettes, les ours noirs, tous se sont mis à suivre le bonhomme. L’âme de la forêt était au cœur de la tragédie.


À part les pas furieux de Bagot dans les feuilles mortes enfouies dans la neige, on n’entendait que le silence d’un bout à l’autre de la forêt. L’âme du bois à McKenzie retenait son souffle. Bagot ne voulait pas revenir chez lui, devant sa femme, sans le petit Fernand. C’était impossible, pour lui. Il préférait mourir pour le chercher. La légende raconte que Bagot a cherché son fils jusqu’à perdre son identité. Il a tellement cherché qu’il n’est jamais revenu. Il était perdu, au sens propre et figuré. Pour dire la vérité, on ne l’a jamais revu.

Et c’est pour ça que le squelette d’Argenteuil cherche toujours, aujourd’hui, son petit Fernand. Maintenant, on a oublié cette histoire, on a oublié que Bagot a laissé sa peau dans la forêt à McKenzie. Tellement qu’avec le temps qui passe, il est devenu un squelette. Son âme perdue, mais accrochée à ses os !


Comme si le temps s’était arrêté. Une chance que la rivière du Nord ne parle pas. Une chance.
Mais parfois, au bout de la clairière, on peut entendre un squelette pleurer. Qui claque en sanglots.


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Publié dans ANECDOTE, Hockey, Lachute, souvenir

Maurice Richard et moi

L’histoire se passe à l’été 1987. J’ai 13 ans et demi. J’étais à l’âge qu’on mentionne encore la demi!

Je n’ai d’intérêt que pour le baseball, le Nintendo, le Canadien, détester les maudits Nordiques et ma table de hockey! À cette époque, j’étais encore un partisan du Canadien et j’avais encore une collection assez impressionnante de cartes de hockey! J’avais les cartes recrues de Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Raymond Bourque, Patrick Roy, Mark Messier, Mike Bossy, Denis Potvin, Cam Neely, et j’avais même une carte de Dave « Tiger » Williams. Celle de Williams avait été trouvée dans les poubelles par mon père qui, à l’époque, travaillait encore comme vidangeur.

Donc, juillet 87. J’attendais avec impatience l’arrivée du deuxième jeu de baseball, produit par Nintendo, c’est-à-dire « RBI BASEBALL ».

Le premier à être un jeu officiel des ligues majeures. Le premier jeu à fournir les vraies équipes, avec les vrais noms de joueurs par-dessus le marché, et avec plein de vraies statistiques. WOW!

Nous avions les équipes qui avaient participé aux séries de l’année précédente, donc les invincibles Mets de New York. Je capotais littéralement, je m’imaginais pouvoir décider du destin des invincibles Mets. Je pourrais être dans la peau des Dwight Gooden, Jesse Orosco, Gary Carter, Keith Hernandez, Howard Johnson, Lenny Dykstra, Mookie Wilson, Darryl Strawberry, etc.

Le club vidéo Langevin recevait ses nouveautés le vendredi! Mon cousin et moi avions développé une tactique pour se garrocher sur le jeu dans le club vidéo, aussitôt le jeu arrivé sur les tablettes. Peu importe, mais il fallait que l’un de nous deux mette la main sur la « pinouche » de plastique, comme quoi le jeu devenait notre possession, et ce, au péril de notre vie de p’tits gars de 13 ans et demi!

À l’époque, pas de réservation, en tous cas pas chez Langevin! Chaque jeu, chaque cassette VHS, avait sa « pinouche » en face d’elle! Après, on mettait le jeu ou le film dans une poche de jute!

Plus tard dans ma vie, j’ai rencontré d’autres sortes de « pinouches », mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui!

Ce fameux vendredi, le jour J, je mets la main sur le jeu. Mon cousin et moi on danse littéralement dans le club vidéo! La seule autre fois que j’ai dansé de la sorte, c’était lors d’un bal de finissants trop bien arrosé, qui n’était pas le mien!

Il est 10h du matin et, dans quelques minutes, j’allais devenir les Mets de New York. Dans la même journée, le prestigieux Canadien de Montréal était chez nous, dans ma p’tite ville, dans mon parc de balle, soit le mythique parc Richelieu. C’était dans le temps que le Canadien faisait sa tournée de balle-molle. Dans le temps que les joueurs restaient à Montréal l’été! Dans le temps qu’il y avait plus de Québécois et d’Ontariens dans le club que de Russes!

Bref, à Lachute cet après-midi-là, ils seraient tous là, les Richer, Lemieux, Roy, Kordic, Nilan (mon préféré), Momesso, Gainey, Robinson, Chelios, Carbonneau, McPhee, Corson et le nouveau coach, le gros Pat Burns!

Au début du Nintendo, pas de carte pour sauvegarder les games! RIEN-NIET-NADA! Tu commençais une saison de baseball, tu la faisais la même journée, d’une traite, pas le choix! Donc, j’avais bien entamé ma saison de RBI BASEBALL, quand je reçois l’appel de l’un de mes oncles, en fait, le seul oncle que je connais qui aime la balle et le hockey comme moi! Nous portons le même amour pour la game.

Il a 43 ans et j’ai 13 ans et demi, mais on parle le même langage! Quand on parle de sport ensemble, on n’a pas d’âge! Mon oncle respecte mes connaissances du sport, il se reconnaît en moi! Moi, j’aime bien me moquer de lui, surtout qu’il se définit comme le fan numéro un des Lions de la Colombie-Britannique! Un club de la ligue canadienne de football! Je ne comprends toujours pas cet amour pour le orange!

Il m’offre d’aller manger une patate au vinaigre et d’aller voir le Canadien au parc Richelieu. Je lui dis que je veux jouer à mon nouveau jeu et qu’il me rappelle quand il va partir! Lui, mon frère, qui

n’a rien à foutre du Canadien et du sport, accepte l’offre de mon oncle. Moi, je suis en mode indécision!

Arrive le temps de se décider. Mon cousin me dit :

– (Cousin) Hey Pat, on va gagner la série mondiale… tu ne peux pas me lâcher! Anyway, ils vont revenir l’année prochaine!

Je ne veux pas lâcher le jeu. Je suis « DOC » Gooden et j’affronte Rogers Clemens!

– (Moi) Je vais rester chez nous, mon oncle. Je joue une grosse game.

– (Oncle) Tant pis pour toé… ton jeu va être encore là demain!

Mon oncle et mon frère partent vers le parc, et moi je continue ma quête du Saint-Graal! J’ai remporté la série mondiale avec les Mets de NY versus les Red Sox de Boston. Grâce à un « grand slam » de Darryl Strawberry en 9ième manche! Moi et mon cousin étions hystériques dans le salon… we are the champions! Il frappait, je lançais!

Mon frère revient du parc avec des autographes de Chelios, McPhee, Roy, Richer et une photo polaroid avec Chris Nilan. Une casquette tirée au sort et un beau programme de la soirée.

En prime, le « Rocket » Maurice Richard était sur place pour donner des poignées de main. Maurice Richard, le Babe Ruth du hockey, était un invité surprise!

Je comprends à ce moment toute la portée d’un mauvais choix. Mon premier mauvais choix à vie! Un vrai, un inexplicable! Tout ça pour un jeu que j’ai acheté quelques années plus tard, dans un Marché aux Puces pour 5$!

Aux fins de l’histoire, cette année-là, en 1987, ce fut la dernière fois que le Canadien s’est présenté à Lachute. La dernière fois que le CH avait foulé le légendaire parc Richelieu!

Je n’ai jamais eu la chance de voir le « Rocket » par la suite! Ça aurait été ma seule chance de le voir vivant. La seule fois que je l’aurai vu, ça aura été quand il était dans son cercueil lors de ses funérailles nationales! Un vrai rendez-vous manqué.


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Publié dans ANECDOTE, souvenir

Chaos St-Hippolyte

Aujourd’hui Mathilde a 10 ans mais laissez-moi retourner dans un passé pas très loin! Petite histoire de honte avec ma « floune » qui avait 3 ans à l’époque.

La scène se joue au cours de danse de ma fille. Un supposé banal samedi matin comme tant de samedis matin. Cette fois, c’est le jour J, celui du fameux spectacle de fin de session. Un spectacle sur fond de Shakira et sa chanson à saveur de Coupe du Monde, Waka Waka!

Avant même que le dernier cours ne débute, un petit danseur accroche ses souliers de danse! Il est collé sur sa mère, comme si sa mère était le remède ultime contre la peur. Car la peur était au rendez-vous pour certains enfants ce matin-là. Un intimidant spectacle devant ses parents, qu’on a pratiqué pendant huit semaines! Le petit danseur, qui n’a jamais vraiment été un danseur pour vous dire la vérité, a quitté avant le cours avec sa mère sous le bras. Ma blonde, ma belle-sœur Sandra et moi assistons à cette scène « live in concert ». Comme je n’ai jamais appris à tourner sept fois ma langue avant de parler, je déclare haut et fort:

(Moi, le père au-dessus de ses affaires) Bah, si jamais Mathilde décidait de quitter le cours, j’aurais la même réaction que les parents de ce petit danseur qui n’avait rien de Fred Astaire, je n’en ferais pas un fromage. Rien là, on vit dans un pays libre et ma fille aussi! (Ici, le père au-dessus de ses affaires se ment à lui-même et il croit ses menteries.)

Ma fille pratique sa chorégraphie sous la supervision du professeur Valérie. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, je pense même secrètement à inscrire ma fille à l’émission « So You Think You Can Dance? ». Je la vois déjà sur Broadway redéfinir le mot danse!

-(Voix d’annonceur de Broadway) And now, from St-Jérôme Québec, here she is the marvellous Mathilde! (Dans ma tête, en background, vous pouvez entendre une foule hystérique applaudir ma petite fille.) La moitié du cours est terminée, et le père que je suis va commencer à s’ennuyer de sa propre mère… Si elle était là, il irait sûrement se coller sur elle pour affronter la peur. Car quand on se colle sur ma mère, la peur s’évapore… c’est connu!

Le spectacle commence. Mon « kodak » est prêt pour la fabrication d’un petit vidéo mignon à saveur de fierté. Les parents applaudissent comme s’ils avaient les Beatles devant eux! Ma fille, au premier son de « Waka Waka », se dirige vers un coin de la salle pour se mettre en position du fœtus.

Elle est là, seule au monde devant ses parents. Elle est gênée, son visage témoigne de sa honte! Moi, je suis là devant elle, assis en indien, et on dirait que ma petite fille est à l’autre bout du monde. J’ai honte aussi, je n’ose regarder les autres parents! En plus, la jalousie m’envahit quand je regarde le p’tit pas vite du cours faire toute la chorégraphie avec son p’tit sourire d’innocent dans sa face de p’tit pas vite! Je me répète 100 fois dans ma tête : ma fille est en fœtus, ma fille est en fœtus… Comme un mantra, je me répète cette phrase et ça devient comme une mauvaise blague de Pète et Répète!

Le regard des autres parents est évocateur, ils sont gênés de nous regarder. À partir de maintenant, « Waka Waka », la chanson de la Coupe du monde de soccer a pris une toute autre signification. Maudit soccer! Pendant que ma fille fait le bacon à terre, ma charmante épouse est en train de s’auto-ventiler, seule à coté de moi. Tout le monde dans cette famille est seul dans ses culottes en ce moment…

un beau moment comme on dit! Je regarde ma fille et je lui tends mes bras de papa émotif qui veut sauver sa fille de la honte et toute la prendre sur ses épaules de papa qui connaît le mot honte et ses variantes! Elle se lève, se dirige vers moi mais au dernier moment elle évite mes bras et embarque sur sa mère! Honte, double honte devant tout le monde. Je descends mes bras qui pour l’instant pèsent une tonne! Je commence mon propre spectacle, qui sera donné en une seule représentation, pour ma fille seulement. (La chanceuse!) Je boude.

Je suis un boudeur de grand calibre. Le genre à fabriquer du boudin tellement il peut bouder longtemps! Après le cours, il y aura un dîner au resto pour récompenser la charmante danseuse… pour moi la réponse est N-O-N! Fin du supplice, le spectacle est fini. Je boude. Ma fille ajoute la cerise sur le sundae alors que le professeur distribue des certificats de réussite après le cours. Qui croyez-vous qui est la première dans la file pour recevoir son diplôme? Ma charmante fille avec les deux bras dans les airs!

Mon boudin, aujourd’hui, sera d’une qualité exceptionnelle. Je « paque les p’tits » dans le silence et la rage. Dans l’auto, j’écoute le FM futile en silence. J’écoute un insipide animateur de FM offrir un ixième t-shirt. Le chemin de Saint-Hippolyte à chez nous me paraît une éternité. Finalement, nous allons manger au resto et, aussitôt arrivés sur les lieux, ma fille me demande d’aller aux toilettes.

Chemin faisant vers les toilettes, elle me montre un pas de danse qu’elle a appris aujourd’hui, comme si l’échec du spectacle n’avait pas tant d’importance que ça dans sa tête de p’tite fille de 3 ans! Je la félicite pour le pas de danse et j’arrête de bouder sur le champ. Je m’auto suggère de passer à autre chose car ma fille, du haut de ses 3 ans, l’a fait! (Être un père, c’est parfois ravaler!)

Ma fille grandit car elle apprend un sentiment que même les grands ont de la misère à gérer, celui de la gêne! Je savais qu’un jour j’aurais honte de mes enfants, mais pas si tôt et pas dans un cours anodin de danse machin chouette!

*Conseil de pro à ma fille*  Si un jour tu as des enfants et que l’un deux te fait terriblement honte, ne le boude pas comme ton père a fait avec toi. Accueille-le avec tout l’amour qu’un parent possède. Car ton père, lui, n’a pas réussi à te comprendre dans cette première. Je vais me reprendre quand on va revivre ce sentiment, sois en assurée, mais dans notre petite histoire personnelle, j’ai raté la première!

Ma fille, j’ai surtout eu honte d’avoir honte de toi! Je t’aime avec tout l’amour que je possède. Je t’aime malgré ma propre honte.


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