Publié dans Chronique, Histoire, Lachute

À coup de bagosse

Nous étions au temps des feuilles mortes! De l’autre côté de la rivière du Nord, il y a la forêt à McKenzie avec des arbres aux mille couleurs et leurs feuilles qui tombent partout jusqu’à l’hiver.

Homère Prud’homme était à l’automne de sa vie. Il est l’étranger dans un monde très étrange! Homère a tellement bu que dernièrement à l’hôpital, on lui a enlevé son trou de cul! Il se promène maintenant seul dans son 1 et demi avec un sac à marde sur le côté de son vieux corps. Il n’a jamais vu la beauté de la forêt McKenzie à l’automne, il est trop occupé à vider des caisses de Porter Champlain. Et quand il ne vide pas des caisses de Porter Champlain, il boit du vin chaud. Et quand il n’a plus de vin chaud, il y a la Bagosse à Prud’homme. Il faut mélanger des fruits avec de l’eau, du sucre et de la levure! Une recette qu’il a eu d’un Madelinot!

Il boit pour mourir. Il veut mourir par noyade intérieure. Tellement boire qu’il veut se noyer par en dedans. Le chaos à coup de p’tite frette! Et chaque petite bière vide est une ode à la mort, à la douleur.

Homère Prud’homme est un métronome humain. Il boit au même rythme depuis les 50 dernières années! Il aurait pu, avec toutes ses caisses de 24, rebâtir Rome au complet! Ce n’est pas une mince affaire et comme dirait Jean Perron l’ancien coach du Canadien de Montréal, gagnant d’une coupe Stanley: « Quoi qu’on en dise, Rome ne s’est pas construit en plein jour! » C’est peut-être pour ça qu’Homère était un wézo de nuit!

Malgré le temps qui passe, Homère ira au dépanneur Guibeault au coin de la rue Filion avant le coucher du soleil. Malgré la vie qui le dépasse depuis les 50 dernières années, Homère est devenu vampire avec le temps. Il ne sort de chez lui que la nuit et se cache dans son taudis à l’aube. Il s’est vampirisé lui-même! Il n’est pas fou, au contraire. Il reçoit des cartes de Noël de la part de Champlain pour services rendus!

Il transporte ses caisses de bière vides à pied ou demande l’aide d’un petit garçon, futur Barbu de ville. Il paye le petit garçon à coup de deux trente sous la shot! À l’époque dans le petit Canada le 25 cennes n’existait pas!

Et quand le dépanneur Guilbeault était fermé après 21h, le bonhomme Prud’homme sortait un 2 piasses en papier pour que le petit garçon aille chercher avec son bécycle au siège banane une caisse de 12 au dépanneur Perrette à l’autre boutte de la rue principale pour ainsi réussir à t’nir sa nuitte de wézo de nuit!

Avec ce beau deux piasses en papier, je m’achetais des bonbons mélangés que M. Guilbeault mettait dans un beau sac brun. Des lunes de miel à 5 cennes, des framboises à 1 cenne, des bonnes petites « négresses » à 5 cennes, des lèvres rouges toujours trop fortes à 5 cennes, un chip Dulac à 75 cennes. C’était le bonheur parfait et s’il en existe un il réside dans les pot Masson du dépanneur Guilbeault!

Le petit garçon aimait bien le bonhomme Prud’homme au « brandy nose » car l’homme qui boit ne voulait jamais jouer avec ses fesses. Lui Homère tapotait le cul de ses bières. Il n’avait plus foi en la vie depuis une vie. D’ailleurs son foie était à ses derniers mille…au début de l’hiver 87, il allait mourir. Il a vu son club de hockey, son club, la seule chose qui lui apportait un certain bonheur mis à part la bière, il a vu ses glorieux, son bleu blanc rouge remporter la coupe en 86 avec son capitaine, l’ultime capitaine Bob Gainey avec la coupe au bout de ses bras. Un jeune Casseau fabriquer sa légende, son mythe à coup de pads bruns! Je sais, j’étais là avec lui!

Qu’il soit écrit dans le Grand livre de la vie que j’ai bu ma première bière pendant la série finale du Canadien contre les Flames en 86 à l’âge de 13ans! La coupe de 86 a le goût de la Porter Champlain! Homère aimait ma culture du hockey, ma passion pour la game! Et moi je l’écoutais comme un enfant me parler de Morenz, Moore, Lach, le dieu Maurice Richard, celui qui nous a montré que nous n’étions pas seulement que des frogs, le capitaine Béliveau, les jointures de John Ferguson, le masque de Plante, les épaules de Butch Bouchard, tout ça dans une poésie inégalée!

Un soir de coupe Stanley, un soir de 23 ième coupe Stanley de notre club, un soir qui appartient entièrement à « Casseau » Patrick Roy, l’homme qui parlait à ses poteaux! Un soir de grande douleur, de grande vérité et de grande joie! Un soir où les ouaouarons sur le bord de la rivière du Nord chantaient au rythme des criquets! En ligne avec le ciel rempli d’étoiles un soir de grande déchirure!Homère: « Un jour tu vas écrire mon histoire Patrick! J’aimerais que tu leur dise que je n’ai pas fait juste boire dans ma vie! J’suis pas juste un alcoolique. Je suis pas juste un trimpe, un soûlon!

Homère aura été la première personne qui aura vu mes textes. Oui, à 13 ans j’écrivais déjà!

Voici pourquoi Homère Prud’homme était un alcoolique au dernier degré! J’ai dans ma mémoire de barbu toute l’histoire depuis longtemps. Entre deux Porter Champlain, Homère du haut de ses 80 ans m’a tout raconté!

En 1936, quelque part à Lachute aux abords de la rivière du Nord, le docteur Prud’homme profite de la fin de journée pour fumer un bon cigare et boire une p’tite Boswell! Il n’est pas souvent chez eux à cause du travail! Et quand il est là c’est comme s’il était ailleurs.

Un soir pas comme les autres, un soir qui vous marque à vie, un soir qu’on dirait que la terre a réellement arrêté de tourner du moins dans le sens du monde, ce vendredi soir-là en rentrant à la maison, Monsieur Homère Prud’homme est rentré dans la maison familiale comme d’habitude, dans son nid douillet, celui de sa femme Ginette et de sa fille petit bébé Amandine! Amandine aux joues rouge, au rire franc, un enfant de deux ans aux allures de Shirley Temple, aux yeux bleu perçants, aux cheveux blonds platine bouclés à l’infini.

Sa gazette n’était pas comme d’habitude sur l’accotoir de son sofa préféré ni ses pantoufles ni sa pipe! La femme de la maison n’était pas dans la cuisine à faire le métier pour lequel elle était née. L’odeur du bon manger chaud n’envahissait pas la pièce! Ce soir là, l’apocalypse avait son nid chez les Prud’homme, elle avait fait son nid dans les belles apparences!

Homère a marché jusqu’à la chambre de bain d’en bas. Il a déposé ses yeux vers le bain et à cet instant il n’y avait plus de plafond, plus de plancher. C’est comme si la maison tournait autour de lui. Il était étourdi! Il aurait pu avoir les cavaliers de l’Apocalypse devant lui et n’aurait pas été plus apeuré.

Amandine, la fille d’Homère est dans le fond du bain. Elle dort pour l’éternité. Homère vient de mourir aussi mais pas cliniquement. Son coeur bat toujours mais c’est une question de mécanique car le bout du coeur qui touche à l’âme lui a éclaté en mille morceaux! Il y a dans la salle de bain Amandine morte et l’âme d’Homère un peu partout sur le plancher!

Ici en tout respect pour le vieux docteur, je vais vous retranscrire ce que j’ai entendu de plus beau et de plus triste dans ma chienne de vie!

Homère: « Ça fait 50 ans aujourd’hui que ma belle Amandine est morte. Cinquante ans pis c’est comme si c’était hier, comme si c’était cet après-midi! J’ai sorti Amandine du bain avec mes deux mains. »

Il me dit ça en me fixant dans les yeux! Comment pourrais-je oublier ce regard?

Homère: « Je me suis assis en indien à terre pis je l’ai bercée. Je l’ai embrassée tendrement pis je me suis excusé de pas être arrivé à temps. Je l’aurais bercée encore aujourd’hui. »

Il pleure doucement avec un cri silencieux dans la gorge. Je débouche une autre Porter Champlain pour lui et une autre pour moi.

Il a bercé sa fille un certain temps mais ne pouvait pas me dire le temps exact car il avait perdu toute notion. Il a par la suite marché vers sa chambre en haut et là, habillée dans sa robe de mariée était pendue au bout d’une corde, accrochée au cadre de porte de chambre, sa femme. Il l’a décrochée de ses mains et l’a déposée dans son lit! Elle est devenue la mariée cadavérique du mardi à jamais dans la mémoire parfaite d’Homère!

Le docteur me disait qu’il buvait jour et nuit depuis cette journée, qu’il était incapable de supporter d’être à jeun! Qu’il voulait mourir à petit feu, qu’il voulait souffrir le plus possible, que pour lui c’était son cheval de bataille, son requiem!

Il a gardé chaque bouchon de bière qu’il a bue depuis ce jour, chaque bouchon. Un vrai métronome ce Homère! Il les gardait pour se rappeler et pour ne pas oublier! Et puis un matin de janvier 87, le docteur Prud’homme est mort dans son sommeil! Il est parti rejoindre sa femme et Amandine dans un monde meilleur qu’on dit. Le propriétaire a découvert le bonhomme deux jours plus tard car ça commençait à sentir dans son logis d’en haut! Tout le méchant était finalement sorti du corps d’Homère!

Pour le fin mot de l’histoire, la femme d’Homère avait écrit une lettre d’adieu mais j’ai décidé de laisser ses mots dans les souvenirs du docteur!

J’ai compris que les bouchons de bière alignés un en arrière de l’autre c’est le chemin qui le séparait de sa petite famille. C’est d’une beauté ridicule, d’une poésie sans fin!

Et pour une fois le bon Dieu a fait une exception. Aux portes du paradis la belle Amandine attendait son papa dans sa robe blanche et à ce moment précis s’est donné le plus beau câlin dans l’histoire de l’infini!

À monsieur Homère Prud’homme.


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Publié dans ANECDOTE, Chronique, Histoire, Lachute, souvenir

Éric le rouge

Le ciel est d’un bleu carte postale, j’ai à peine 5 ans nous sommes en mai 1978! Mon père alcoolique n’a pas encore perdu sa job de vidangeur à cause de la boisson.

Nous sommes les nouveaux voisins du p’tit Canada. J’arrive du bloc 36, un HLM au coeur du Bronx de Lachute.

La rivière du Nord qui allait devenir avec le temps celle de mon enfance est direct dans ma cour. Un genre de terrain de jeux pour les p’tits mongols à batterie que nous étions. Avec dedans mille et une barbottes au mercure, des crapets-soleil sans soleil, des carpes blanches suceuses, des perchaudes qui suivent le courant et des anguilles électriques qui font peur aux pauvres petites mamans victimes des p’tits mongols à batterie. Il y a une vieille légende qui a traversé le comté d’Argenteuil qui dit qu’au plus profond de la rivière du Nord, il y aurait l’Atlantide, le fameux empire perdu. Celui nommé par Platon! Moi j’aime croire cette histoire racontée par les anciens. J’aime mentir cette histoire à pleine yeule!

Atlantide repose au creux de la rivière de mon enfance. Moi, le pirate imaginaire, j’ai cherché à comprendre ce grand mystère avec mon ami d’infortune Éric le Rouge!!! Laissez-moi vous raconter l’histoire d’un enfant battu par les nombreux chums de sa mère. Voici l’histoire d’un être complexe, mon ami d’enfance Eric le Rouge, pirate au bec sale!

Si ma mémoire de barbu est encore bonne, la première fois que j’ai joué avec Éric c’était en mai 78. Il avait 5 ans comme moi. Je venais d’arriver dans le coeur du p’tit Canada la veille. J’ai rencontré aussi Stéphanie avec un i, elle avait 5 ans aussi, les cheveux rouge, les yeux vert et plein de jolis petits points brun dans le visage, surtout autour de son petit nez mignon. Je suis tombé amoureux pour la première fois en mai 78!

Je vais vers Stéphanie comme un aimant, je suis littéralement attiré et je ne comprends pas pourquoi! Et sans même la connaître du haut de mes 5 ans…

Futur Barbe Noire: Allo! Je m’appelle Patrick. T’es vraiment jolie.

Stéphanie avec un i rougit et me dit en courant: T’es même pas beau.

Une belle histoire d’amour a commencé cette journée là, plus belle que toutes les histoires de Roméo et Juliette de ce monde!

Donc, mon père et l’un des chums de Francine, la grande Noire, décident de faire une course autour de la maison entre moi et Éric que je ne connais pas! Quelle idée de marde.

J’ai l’avance au départ! Mon père est fier en crisse et moi je suis fière en crisse, mon père est fier de moi! Je tourne le dernier coin, Éric le Rouge me pousse et je m’écrase dans un beau tas de marde fait par l’un de nos chiens bâtard!

André, mon papa grand pédagogue devant l’éternel: Défends-toé ostie!

Je ne fais ni une ni deux et je crisse un coup de poing sur le nez de mon futur meilleur ami d’enfance. Il tombe comme un sac de patate par terre et la honte vient le rejoindre. Moi je me sens comme Muhammad Ali et mon père me prend sur ses épaules comme un épais pour me transporter en champion! L’un des chums de Francine la grande Noire, ramasse le vaincu et lui donne un autre claque sa yeule pour être sûre que la honte reste avec lui! J’ai vu la scène des épaules de mon père saoul comme une botte! Et lui de me dire: « Si t’avais resté à terre c’est toé qui aurait mangé la claque sa yeule! »

Il y avait un petit rocher blanc sur le bord de notre rivière car c’était notre rivière! Une chance que ce petit rocher qui s’effrite n’avait pas d’oreilles car il a entendu tellement d’histoires. Très jeune j’ai appris et compris surtout qu’un homme ça pleure pas. Alors comme mon rêve était de devenir un homme pour quitter cette maison de fous, je me cachais pour le faire sur le bord de mon petit rocher! J’ai pleuré mille fois ici, j’ai surtout pleuré mon père. Un jour, du haut de ses 5 ou 6 ans, Éric le Rouge m’a dit qu’il voulait mourir, qu’il était tanné de se faire battre! Beaucoup plus tard j’ai appris le mot suicide.

Francine la grande Noire a eu tellement de chums entre notre 1ère année et 6e année primaire que c’est probablement un genre de record Guiness! Je ne pourrais en faire le décompte car probablement que je ne sais pas compter jusque là. Dans leur logis, c’est comme si les portes était tournantes comme chez Eaton! Cette femme respirait le sexe, même à 5 ans on pouvait le sentir! Pour dire la vérité, à douze ans j’aurais bien passé les portes tournantes!!!

Éric pouvait parfois disparaître pendant deux jours et il revenait souvent avec les yeux d’un raton laveur! Il a tellement souvent été battu. Il allait se réfugier dans sa cabane dans le bois qu’il bâtissait à l’infini parfois avec moi, parfois seul! J’ai l’impression qu’avec le recul c’était son havre de paix, son bonheur tranquille. Et parfois, certaines petites bougies dans sa tête s’éteignaient, comme cette fois qu’il m’a lancé une brique en arrière de la tête!!!

Comme je suis pas du genre à donner l’autre joue, j’ai répliqué mais pas tout de suite. À cet instant j’étais occupé à faire ma première commotion cérébrale. Je me suis relevé de peine et de misère. Je comprenais pas ce qui venait de m’arriver. J’ai touché le derrière de la tête pour me rendre contre que je saignais et j’ai vu la brique par terre. Je venais de comprendre que le pirate dans la cabane en bois m’avait frappé en hypocrite! J’ai essayé de me rendre jusqu’à clôture mais ça tournait trop autour de moi, j’ai tombé deux fois et je me suis relevé deux fois de peine et de misère. En arrivant au bout de la clôture, je me rappelais plus de mon adresse et pourtant… et pourtant j’avais notre logis en face de moi! J’étais mélangé comme une poignée de clous!

Comme a déjà écrit le poète Denis Vanier, j’ai déterré la hache de guerre dans la nuit du pardon! Deux jours plus tard, il y avait un je-ne-sais quoi dans l’air du petit Canada! J’avais ramassé sur le bord de la rivière une planche avec un clou rouillé au boutte. Vrai comme j’écris ce texte, j’ai planté ce clou rouillé dans son pied nu! Le clou est rentré comme un couteau dans du beurre chaud! Il criait de douleur, il hurlait de douleur. J’avais le goût de mon propre sang dans la bouche. Je me suis approché le plus près de sa face possible et j’ai pris sa face dans ma main.

Futur Barbe Noire: Moé j’suis pas les chums de ta crisse de mère! Ok?

J’ai sorti le clou de son pied. Il a dit à sa mère qu’il était tombé sur une planche! Il ne m’a plus jamais frappé en hypocrite. D’ailleurs il n’a jamais voulu se rebattre avec moi. Nous avions réglé nos différents! La vengeance est douce au coeur du pirate.

Il y a eu cette fois où Éric le Rouge a compris toute l’étendue de la bibitte que j’étais.

Par un dimanche après-midi, une rivière calme derrière nous, un ciel bleu carte postale, un soleil scintillant de mille feux sur le petit Canada de mon enfance, j’allais chercher Éric pour jouer au baseball sur le terrain du Laurentien High School. Ce n’était pas le terrain de balle des Anglais c’était celui des petits crottés du petit Canada, les frogs, les pauvres frogs!

J’ai 12 ans. Je suis perturbé et j’ai peur de personne. J’ai pas peur de mourir même si à cet âge je n’ai pas vraiment conscience de la mort. J’arrive dans la cour arrière du bloc rouge où habite Éric le Rouge! Il est en train de manger un autre volée par l’un des chums de sa mère là devant moi! Je laisse mon gant de balle tomber dans le gazon jaune. Je garde mon bâton de bois de marque Wilson dans mes mains et je me mets en position pour frapper un circuit. Je suis maintenant Dave Parker des Pirates de Pittsburgh! J’ai dans mes mains assez de puissance pour assommer toutes les chums de la terre qui battent les enfants de leur blonde!

Futur Barbe noir: Hey l’smatt, veux-tu te battre a’c moé? Fini ça de crisser des volées à mon chum! Décâlisse c’est l’temps!!!

Il a laché Éric et nous avons été jouer au fly pis au roulant comme si de rien n’était! Aussi simplement que ça! Car mise à part les papas qui abusent de leurs enfants, mis à part les chums des mères dépendantes affectives qui battent leurs enfants, mis à part qu’à partir de la 3e semaine du mois, y’avait pu rien dans le frigo, mis à part la vie en elle-même, la vie était simple dans le petit Canada!

Puis un jour…

Éric est disparu! Disparu comme dans aucune trace. Disparu comme dans sa chambre est là mais personne, ni même ses soeurs ne savent où il est. Ses soeurs elles n’étaient pas battues par les chums de Francine la grande Noire! Heureusement, les chums de Francine aimaient beaucoup Suzy et Nancé autant qu’il aimait Francine.

Il est revenu de l’hôpital après un petit coma. Par la suite il y avait dans ses yeux comme un vide! Un néant d’une profondeur sans nom. D’une profondeur océanique, aussi loin que peut l’être l’Atlantide, l’empire perdu.

Éric le Rouge, pirate d’eau pas très douce… Aux dernières nouvelles on m’a dit qu’il voulait mettre sa vie en bouteille.

À mon meilleur ami d’enfance, le pirate qui voguait dans des cabanes juchées dans les arbres.


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